Introduction par Claudio Gigante, Milano, Mondadori, 2021, p. XLIV-394
Trieste, 1914. Alors que l’Europe se précipite dans la Grande Guerre, un bourgeois aisé, Zeno Cosini, décide de se tourner vers un psychanalyste, le docteur S., pour soigner la « maladie » qui l’accompagne depuis toujours. C’est après une suggestion du médecin qu’il commence à entretenir une sorte de journal intime thérapeutique, dans lequel il révoque les moments cruciaux de sa vie : le vice du tabac, la mort de son père, le mariage imprévisiblement heureux et le triste adultère, les initiatives commerciales, l’amitié ambiguë avec Guido. Autobiographie fictive envahie d’une constante ironie, La coscienza di Zeno offre une nouvelle interprétation du personnage inepte, à la lumière des découvertes freudiennes. Mais surtout, avec sa prise de conscience d’un « mal de vivre » universel et « insoignable », elle chemine le roman italien dans la modernité du XXe siècle.
Claudio Gigante est professeur ordinaire à l’Université libre de Bruxelles.